Multi-méthode
Pour identifier les impacts socio-économiques, il est important de procéder à une analyse aussi large que possible. Il est alors possible d'identifier les impacts les plus importants sur lesquels se concentrera le reste de l'analyse. Pour identifier les impacts et ensuite sélectionner les plus importants, il est préférable de combiner les connaissances à propos du projet de l'équipe d'étude avec celles des parties prenantes et de leurs représentants. Et bien sûr s’ils existent, il est également souhaitable dans cet exercice de prendre en compte les résultats des travaux d'étude existants dans la littérature à propos des impacts (connaissances d'experts).
L’approche multi-méthode est importante car chaque méthode a ses points faibles.
Par exemple, des outils de calcul tels que Nature Value Explorer, ECOPLAN SE... permettent de quantifier l'impact des changements d'utilisation des terres sur une série de services écosystémiques. Ces instruments prennent souvent en compte les avantages invisibles de la nature, tels que le stockage du carbone et la régulation de l'eau, pour les parties prenantes. Cependant, ils ne saisissent en aucun cas tous les avantages et la valeur que les gens leur attachent. Ils ne tiennent pas non plus compte des effets de répartition et des autres dimensions sociales du changement d'utilisation des terres.
Les méthodes basées sur les parties prenantes sont un complément primordial à l'utilisation des outils de calcul traditionnels. En impliquant les parties prenantes, il devient possible de saisir les aspects locaux et sociaux liés à l'utilisation d'une zone en plus des aspects biophysiques. En d'autres termes, une méthode de ce type basée sur les parties prenantes n'est rien d'autre qu'un forum permettant aux parties prenantes, sous la forme d'un entretien ou d'un atelier, d'examiner l'environnement et les changements prévus à son égard sous l'angle des services écosystémiques. Les outils possibles comprennent la cartographie ESD (fiche Cartes interactives des services écosystémiques et fiche WAL-ES, le jeu de cartes ESD (Demeyer 2015), le CICES_BE (Turkelboom et al., 2013) et - bien sûr - les résultats des analyses quantitatives au moyen des outils de calcul. De cette manière, il est ainsi possible d'exploiter des informations supplémentaires qui, autrement, ne feraient pas surface, ou du moins pas systématiquement.
Le jugement des experts peut être utilisé pour des services et des interventions spécifiques des écosystèmes que les outils de calcul disponibles ne couvrent pas bien, ou pas assez bien, et que les acteurs concernés ne peuvent pas percevoir à prime abord.
Validation
Le résultat de l'étape 2 de l’AISE est un résumé de tous les impacts identifiés et une indication de leur importance. Les impacts jugés moins importants, et donc ne devant pas être pris en compte plus loin dans l'analyse, seront néanmoins accompagnés d'une brève justification. C'est important pour interpréter les résultats et pour garantir la possibilité d'utiliser les conclusions (en toute sécurité). Par exemple, une étude de sélection qui se concentre sur trois impacts clairs à des fins de communication ne peut pas être utilisée pour faire une évaluation sociale. Les conséquences du choix (d'exclure) des impacts pour cette application doivent donc être explicitées.
Les représentants des parties prenantes reçoivent cet aperçu de la liste d’impact et ont la possibilité de le commenter. Il peut s’agir simplement d'échanger cet aperçu et les commentaires éventuels par courriel. Pour accroître l'interaction avec les parties prenantes, un groupe de discussion peut être organisé avec les représentants des parties prenantes. Sur la base des réactions obtenues, la vue d'ensemble des différents impacts peut être revue en fonction.