À faire et à éviter

Dans cette partie, nous reprenons certains points incontournables lorsque vous réalisez une AISE, afin d’obtenir des résultats valides et complets.

À faire

  • Une approche intégrée

Une AISE examine l’impact d’un projet (de conservation de la nature) sur plusieurs domaines d’action/secteurs/etc. Il a été prouvé que l’utilisation d’un seul outil (ou de plusieurs outils issus d’une seule discipline) peut présenter une image incomplète ou faussée du réel impact, entraînant parfois des erreurs dans les prises de décisions pour ces projets. Grâce à une évaluation intégrée, vous disposez d’une approche efficace qui combine les méthodes de différentes disciplines (notamment le contrôle des paramètres environnementaux, la géographie, l’économie, la sociologie, etc.) afin d’enregistrer une plus grande quantité de valeurs pertinentes pour l’AISE. L’évaluation intégrée combine les avantages de plusieurs disciplines et les associe dans une approche multidisciplinaire. Cette étape doit être réalisée en fonction du contexte/projet/etc., afin d’utiliser les outils adéquats.

  • Un processus itératif

Pour rendre l'analyse aussi efficace que possible, un processus itératif est recommandé. Commencez par une analyse qualitative basée sur les informations immédiatement disponibles dès le début (avant de soumettre le projet LIFE) et développez là où plus de détails sont nécessaires (pendant et après la mise en œuvre du projet). Passez en revue les étapes du processus et voyez si les informations initiales sont suffisantes pour effectuer une analyse solide. Si ce n'est pas le cas, revenez aux étapes précédentes du processus et essayez de rassembler de meilleures informations qualitatives et, si nécessaire et disponible, des informations quantitatives pour évaluer les principaux impacts. De cette façon, vous évitez de perdre du temps et des ressources à détailler inutilement des impacts qui ne sont pas importants ou pour lesquels une analyse qualitative est suffisante.

  • Partir du contexte local

Il vaut mieux traduire les concepts théoriques tels que les "services écosystémiques" au contexte local dans le cadre de processus participatifs. Une question ouverte telle que "qu'est-ce qui est important dans ce domaine ?", complétée par un contexte scientifique, génère un point de départ plus pertinent et plus large. Cette approche accroît également l'engagement des parties prenantes. Le rapport peut alors être coulé dans un cadre analytique fixe, de sorte que la comparaison entre les projets reste possible. 

  • Tenez compte des incertitudes

Veillez à tenir compte des points d’incertitudes pendant tout le processus et pas seulement à la fin. Cherchez à les limiter le plus possible. Examinez la proportion que peuvent prendre ces incertitudes à l’issue de l’analyse d’impact.

  • Soyez transparent 

Documentez bien les informations concernant les incertitudes, les décisions prises et les hypothèses formulées au cours du processus et dans le rapport final. Par exemple, sachez défendre votre cadre d’étude initial, ou expliquez pourquoi certains impacts sont (ou ne sont pas) inclus dans le rapport final.

  • Communiquez les résultats simplement 

Ecrivez un résumé de 10 pages maximum, par exemple en vous basant sur les formats de présentation des résultats proposés par ce manuel et l'interprétation des résultats.

 

À éviter

Dans cette partie, nous reprenons certains points à éviter lorsque vous réalisez une AISE, au risque d’obtenir des résultats contestables/incomplets.

  • Étude préliminaire trop limitée.

Si vous n’identifiez et ne formulez pas clairement l’objectif, il sera très difficile de faire les bons choix en termes de temps et de ressources nécessaires pour exécuter l’AISE. Vous ne vous poserez certainement pas non plus les bonnes questions. Une étude préliminaire trop limitée vous donnera une image incomplète des parties prenantes impactées. Ne pas prendre en compte les impacts qui sont soit très pertinents/significatifs OU qui sont considérés comme très pertinents par une partie prenante peut entraîner de gros biais dans l’analyse. En outre, le fait de ne pas définir de limites géographiques et temporelles claires ne permettra pas non plus de connaître les impacts qui doivent être pris en compte dans l’AISE. Le lecteur ne pourra pas discerner quels impacts sont inclus et lesquels ne le sont pas.

  • Pas d'accès à des données de bonne qualité.

La qualité d'une AISE dépend de la qualité des données utilisées. Si les exécutants ne connaissent pas les sources de données disponibles et ne consultent pas les parties prenantes pour obtenir des données pertinentes, la qualité de l’analyse diminuera considérablement. De même, un manque de budget ou de temps pour collecter les bonnes données réduira sa qualité. Si aucune donnée n'est disponible, il convient de décrire l'impact de la manière la plus qualitative possible ou d'examiner si les données peuvent encore être collectées. Omettre l'impact de l'analyse n'est pas une option.

  • Méthodologie mal élaborée.

Une méthodologie mal développée et mal rédigée affectera également la qualité de l’AISE. Ne pas documenter les hypothèses, ne pas tenter de quantifier les impacts lorsque cela est possible et approprié devrait soulever des questionnements inopportuns au sein des parties prenantes. L'absence ou la faible prise en compte des limitations et incertitudes de l’analyse compromettra sa fiabilité. 

  • Le raisonnement qui appuie les conclusions n’est pas expliqué clairement.

S'il n'y a pas de transparence sur la manière dont les résultats ont été obtenus et si la justification de certaines conclusions fait défaut, la fiabilité de l’AISE s'en trouvera compromise. Comme déjà exposé, il sera primordial d’exposer les limitations et incertitudes liées aux résultats produits. Il est également important de ne pas ignorer les impacts importants non quantifiables dans le processus de prise de décision. Dans le cas contraire, cela pourrait conduire à la prise de mauvaises décisions d'une part, et à la réticence en termes de collaboration des parties prenantes concernées d'autre part.